République Démocratique du Congo: la sécurité de la défenseuse des droits humains Miriam Furaha (communication conjointe)

Ce qui suit est basé sur une communication écrite par la Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains et transmise au gouvernement de la République Démocratique du Congo le 19 juillet 2022. La communication est récemment devenue publique, mais malheureusement, le gouvernement n’a pas répondu dans le délai initial de 60 jours. Si une réponse est reçue, elle sera publiée dans la base de données des procédures spéciales des Nations Unies

Voici la communication complete

“Dans ce contexte, nous souhaiterions attirer l’attention du Gouvernement de votre Excellence sur des informations que nous avons reçues concernant la sécurité de la défenseuse des droits humains Mme Miriam Furaha.

Mme Miriam Furaha est une défenseuse des droits humains et membre de l’organisation communautaire Dynamique des Femmes Leaders d’IRUMU (DYFELE), qui promeuve la justice sociale et les droits des peuples autochtones en la République démocratique du Congo.

Plusieurs communications ont été envoyées par des titulaires de mandat au titre des procédures spéciales concernant des allégations des attaques contre défenseurs des droits humains, dont des femmes défenseures, notamment les plus récentes, COD 4/2022, COD 3/2022 et COD 2/2022. Nous regrettons qu’au moment de la rédaction aucune réponse n’ait été reçue à ces communications.

Selon les informations reçues:

Le 24 mars 2021, Mme Furaha aurait participé à des émissions dans divers médias en RDC. Lors de ses interventions, elle aurait dénoncé l’état de siege imposé dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri depuis mai 2021, ainsi que les violations des droits humains qui auraient été commises par des militaires dans ces provinces. Quelques heures après son apparition dans les médias, la défenseuse des droits humains aurait été agressée à son domicile en Ituri par plusieurs personnes inconnues. Elle aurait subi une grave blessure à la tête lors de l’attaque, pour laquelle elle aurait dû recevoir un traitement médical.

Un an plus tard, le 5 avril 2022, Mme Furaha aurait dénoncé le soutien supposé des Forces armées de la République Congolaise pour la Force de Résistance Patriotique d’Ituri (FRPI), une milice active dans la province. Elle aurait été arrêtée quelques heures plus tard par des officiers de l’armée congolaise. Aucun mandat d’arrêt n’aurait été présenté au moment de son arrestation. Elle aurait ensuite été détenue au commissariat de Irumu, sans avoir accès à un avocat, avant d’être libérée sans charge cinq jours plus tard.

Le 15 avril 2022, lors d’une réunion organisée par des officiers militaires au Bureau du Territoire d’Irumu, Mme Furaha aurait de nouveau dénoncé le soutien de l’armée pour la FRPI. Deux jours plus tard, le 17 avril 2022, elle aurait subi une nouvelle agression à son domicile, cette fois par trois inconnus qui aurait portés des uniformes militaires.

Le 25 avril 2022, Mme Furaha aurait été attaquée à son domicile une troisième fois. Cinq hommes portant des uniformes militaires l’auraient battu avant de enacer de la tuer. Suite à ces attaques, dont les autorités locales seraient informées, Mme Furaha s’est sentie obligée de se cacher.

Le 3 mai 2022, trois officiers de l’armée congolaise, avec deux membres de la police, auraient cherché Mme Furaha à son domicile. Puisqu’ils n’auraient pas u la trouvé, les officiers auraient arrêté des membres de sa famille, sans présenter aucun mandat d’arrêt. Ils auraient ramené les membres de sa famille au cachot militaire, ou ils auraient détenu sans accès à un avocat. Au cours de leur détention, les membres de la famille de Mme Furaha auraient été interrogés à propos des mouvements de la défenseuse des droits humains. Ils auraient été soumis à des mauvais traitements lors de cette interrogation et également auraient été interrogés sur le soutien financier que recevait Mme Furaha. Ils auraient été libérés plus tard le même jour.

Le 4 mai 2022, des officiers militaires auraient chercher Mme Furaha aux bureaux de DYFELE et auraient saisi deux ordinateurs sur lesquels se trouvaient des documents concernant le travail de l’organisation.

Sans vouloir préjuger l’exactitude des informations reçues, nous exprimons notre forte préoccupation quant aux allégations des attaques physique contre Mme Furaha, ainsi que sa détention arbitraire présumée, qui semblent être en lien direct avec son travail de défenseuse des droits humains et son exercice de la liberté d’expression. Nous exprimons également notre grave préoccupation quant aux allégations de la détention arbitraire des membres de sa famille, et les actes de abus auxquelles ils auraient été subis lors de leur détention.”

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