Extreme concern for the security of human rights defenders in eastern DRC [EN/FR]

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Extrême préoccupation pour la sécurité des défenseurs et défenseuses des droits humains dans l’est de la RDC

« La guerre continue, et des bombes sont lancées de part et d’autres. Des morts s’enregistrent déjà dans la ville. Nous craignons que de ce moment de guerre, des règlements de compte se commettent sur des personnes cibles. » – Message d’une défenseuse des droits humains dans l’est de la RDC, janvier 2025

Depuis le début de mon mandat en mai 2020, je reçois régulièrement des signalements faisant état d’attaques contre des défenseurs des droits humains dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Ces derniers mois, ces signalements ont considérablement augmenté, et ce de manière dramatique depuis le début de l’année 2025 avec l’offensive dans le Nord et le Sud-Kivu du groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, qui sème chaos, mort et destruction parmi les populations locales.

Entre le 26 janvier et le 7 février 2025, près de 3 000 personnes ont été tuées et 2 880 blessées, selon le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, ces chiffres étant probablement très inférieurs à la réalité.1

Comme l’a indiqué le Haut-Commissaire, les défenseurs des droits humains – ces personnes qui défendent pacifiquement les droits humains d’autrui, notamment en documentant les violations commises à leur encontre – ont été directement pris pour cible par le M23 et les forces rwandaises.

Cela correspond aux informations que je reçois.

Bien que les défenseurs des droits humains dans l’est du pays tentent tant bien que mal de poursuivre leur travail, ils s’exposent à des risques extrêmement élevés. La semaine dernière, une défenseuse m’a informée que les rebelles du groupe M23 avaient ordonné la suspension de l’ensemble des activités de la société civile dans les zones sous leur contrôle, et avaient dressé des listes de défenseurs des droits humains à interpeller.

Certains défenseurs des droits humains n’ont eu d’autre choix que de fuir leur domicile, tandis que d’autres vivent dans la clandestinité. Ceux qui se sont réfugiés dans d’autres villes se retrouvent sans les ressources nécessaires pour se loger et subvenir à leurs besoins quotidiens. Je crains également pour le sort des défenseurs des droits humains dans les zones rurales. Toutes et tous font face à de graves difficultés pour assurer leur propre sécurité et documenter l’ampleur des violences en raison des coupures d’électricité et des pannes d’Internet.

Tout cela a un impact psychologique considérable. Comme me l’a confié une défenseuse des droits humains basée à Goma, le traumatisme est lourd et l’anxiété permanente.

Les défenseurs faisaient déjà face à des menaces dans la région – à la fois de la part du gouvernement et des groupes armés – mais comme me l’a décrit une défenseuse des droits humains lors d’un entretien, il n’y a désormais plus aucun répit, l’insécurité est constante et il n’y a aucun moyen de se protéger. La menace de violence sexuelle, déjà largement répandue dans l’est de la RDC, s’est considérablement accrue au cours des derniers mois. De même, le risque d’exécutions extrajudiciaires, d’enlèvements et d’actes de torture a augmenté.

Face à l’intensification des violences et à l’impunité généralisée, les défenseurs des droits humains sur le terrain ont besoin d’un soutien urgent et concret, y compris en matière de relocalisation provisoire. Les défenseurs sont des acteurs indispensables à la recherche d’une solution durable à ce conflit dévastateur. Sans leur travail de documentation des violations des droits humains, de plaidoyer pour que les responsables répondent un jour de leurs actes et pour que les souffrances des populations civiles ne soient pas passées sous silence, il n’y aura ni paix ni justice dans les mois et les années à venir. Pourtant, le risque de représailles à leur encontre est réel et généralisé. Ils peuvent et doivent être soutenus dès à présent.

J’appelle la communauté internationale à reconnaître notre responsabilité collective à l’égard de ces défenseurs des droits humains et j’exhorte vivement les États membres à prendre contact avec eux et examiner toutes les possibilités en matière d’assistance d’urgence afin d’éviter que la situation ne se détériore davantage.


 

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