Opening remarks before the UN Human Rights Council (55th session)

This is a tabbed section of 6 tabs with each tab content area containing the same text but translated to a different language

Remarques introductives de la Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs et défenseuses des droits humains, Mary Lawlor

55e session du Conseil des droits de l’homme
12 mars 2024

[seule la version orale fait foi]


Monsieur le Président, Vos Excellences, mes amis,

L’année dernière, nous avons célébré plusieurs grands anniversaires : les 25 ans de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’homme, les 30 ans de la Déclaration et du programme d’action de Vienne et les 75 ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Autrement dit, l’architecture même du système des droits humains.

Mais cette année a aussi été marquée par de sombres situations et des pertes tragiques.

Mon rapport traite des difficultés auxquelles les enfants et les jeunes défenseurs et défenseuses des droits humains (DDH) sont confrontés. Ces individus sont pleins d’idéalisme et d’enthousiasme, animés par leur engagement personnel et une soif de justice.

En 2023, j’ai mené de nombreuses consultations avec des enfants et des jeunes défenseurs et défenseuses des droits humains, notamment à l’occasion d’une conférence organisée en juin à Vienne où j’ai rencontré plus de 40 d’entre eux. Leurs témoignages forment la base de ce rapport. Je souhaiterais remercier tout le monde pour les 140 contributions recueillies dans ce cadre, tout particulièrement le gouvernement autrichien pour avoir permis et soutenu l’organisation de cet événement à Vienne.

J’ai intitulé mon rapport « Nous ne sommes pas que l’avenir ». C’est une référence à quelque chose que j’ai entendu à plusieurs reprises de la part de jeunes défenseurs et défenseuses. Ceux-ci ne se contentent pas d’assumer la responsabilité de l’avenir, ils souffrent aussi de l’absence de soutien en dépit des efforts qu’ils fournissent aujourd’hui pour transformer ce futur.

Alors qu’ils mettent en œuvre et dirigent souvent des mouvements de défense des droits humains, ils m’ont expliqué :

  • qu’ils manquent de soutien de la part des alliés traditionnels ;
  • qu’ils ne sont pas pris au sérieux par les autres membres de la société civile, les anciennes générations et la société dans son ensemble ;
  • qu’ils ne sont pas suffisamment consultés sur les sujets qui les touchent.

Depuis la reconnaissance par le Conseil de sécurité de l’importante contribution de la jeunesse au maintien et à la promotion de la paix, en 2015, le travail des enfants et les jeunes défenseurs et défenseuses des droits humains est davantage valorisé. Néanmoins, les enfants DDH, notamment les filles, sont confrontés à une répression croissante dans de nombreux pays. Ce constat est souvent particulièrement visible pour celles et ceux qui s’impliquent sur le sujet de la crise climatique, mais la portée de l’action des enfants défenseurs et défenseuses ne se limite pas à cette problématique.

Disha Ravi, une jeune défenseuse du climat indienne que j’ai rencontrée lors de ma consultation de la jeunesse à Vienne, m’a raconté qu’elle avait été arrêtée sur la base d’accusations de sédition et de complot criminel en raison de son implication présumée dans le partage d’une boîte à outils en ligne avec Greta Thunberg. En septembre dernier, son recours contre une condition de remise en liberté l’obligeant à demander une autorisation chaque fois qu’elle se rend à l’étranger a été rejeté par la Haute Cour de Justice.

En Ouganda, des défenseurs et défenseuses participant à une grève pour le climat ont été arrêtés au motif qu’ils menaient une campagne politique, en dépit de leurs explications répétées sur la portée environnementale et non politique de leur mouvement. Huit jeunes gens, âgés de moins de 18 ans, ont été détenus pendant huit heures avant d’être libérés.

Les enfants et les jeunes défenseurs et défenseuses agissent le plus souvent à l’échelle locale, sur le terrain, en dehors du cadre des organisations établies. La nature souple et flexible de leurs mouvements leur permet d’être réactifs, mais elle constitue un frein pour accéder aux financements et aux espaces de discussion, notamment à l’échelle internationale où les ONG non enregistrées et l’absence de statut ECOSOC peuvent représenter des obstacles pour se faire entendre.

Les jeunes DDH sont souvent confrontés aux mêmes difficultés et violations que leurs homologues adultes, mais celles-ci ont parfois des conséquences plus dommageables dans leur cas.

On m’a raconté qu’au Nicaragua, des étudiants en médecine ont été expulsés de leur université pour avoir donné les premiers soins à des manifestants et qu’ils n’ont pas reçu les relevés de notes dont ils avaient besoin pour poursuivre leurs études à l’étranger.

L’été dernier, à Vienne, j’ai également rencontré une jeune fille palestinienne de 17 ans. Elle a évoqué les menaces qui pèsent sur ses épaules depuis des années en raison de son travail de récolte d’informations sur les violations de droits humains. Elle a expliqué que les enfants palestiniens des territoires occupés de Cisjordanie sont soumis à la loi militaire israélienne et poursuivis devant des tribunaux militaires sans respect des protections et des droits relatifs à un procès équitable. Elle n’a pas pour autant cessé de militer. Depuis le 7 octobre, je pense à elle et aux milliers d’enfants palestiniens tués, des enfants qui n’auront jamais la possibilité de devenirs des défenseurs et défenseuses des droits humains, ainsi qu’aux dizaines d’enfants israéliens tués ou kidnappés.

Si les médias sociaux et les technologies numériques sont largement utilisés par les jeunes défenseurs et défenseuses à des fins de mobilisation, de sensibilisation, d’organisation et de médiatisation, ces plateformes peuvent aussi être source de violations à leur encontre et constituer un terrain propice à la surveillance, aux discours de haine, à la divulgation de leurs données personnelles et à d’autres types d’attaques.

Les filles et les jeunes femmes défenseuses sont aussi victimes de violences, y compris de violences sexuelles, en raison de leur travail de défense des droits humains. Je me souviens du cas d’une défenseuse de 15 ans, en Argentine, violemment agressée au rasoir et terrorisée dans la rue par deux hommes en raison de ses activités en faveur de la légalisation de l’avortement. Elle a pu identifier ses agresseurs, car ils l’avaient déjà menacée sur Instagram.

Malgré toutes ces difficultés, les jeunes défenseurs et défenseuses obtiennent des résultats concrets.

Originaire d’une région rurale de Colombie, Wilder Andres Mosquera Arroyo, un DDH de 24 ans combat le recrutement forcé des jeunes dans les groupes paramilitaires. « Dans mon organisation, nous sommes fiers, car seul un petit nombre de jeunes n’a pas pu être protégé contre le recrutement des groupes armés illégaux », a-t-il confié. « Notre travail est axé sur la résilience… Nous n’avons pas beaucoup de possibilités, mais quand nous en avons, nous essayons d’en tirer parti. »

Zeinab Abdullahi, une défenseuse des droits humains de 26 ans, originaire d’une communauté pastorale du Kenya, a déclaré : « J’ai commencé à militer à l’âge de 14 ans. J’avais une opinion et je souhaitais montrer au monde que je pouvais faire entendre ma voix dans une communauté qui me l’interdisait. Victime de violences sexistes, je souhaitais mobiliser d’autres filles et leur dire que nous étions unies et solidaires, afin de leur donner la force de se rassembler et de parler de nos problèmes dans le cadre d’une plateforme collective. Ma plus grande réussite est d’avoir fondé la première organisation dirigée par des filles de ma province. »

À l’occasion du 25e anniversaire de la Déclaration sur les DDH, j’ai demandé à la poétesse Nikita Gill d’écrire un poème. Elle y évoque ceux qui « tiennent la lumière pour que les autres voient le chemin ».

Voilà ce que font les enfants et les jeunes défenseurs et défenseuses des droits humains. Mais ils ont besoin d’une protection pérenne, de soutien, d’encouragements et de reconnaissance de la part des États présents ici aujourd’hui.

Observaciones preliminares de la Relatora Especial de las Naciones Unidas sobre la situación de las personas defensoras de los derechos humanos, Mary Lawlor

Consejo de Derechos Humanos, 55º periodo de sesiones
12 de marzo de 2024

[cotejar con el discurso pronunciado]


Señor presidente, excelencias, amigos y amigas:

El año pasado celebramos aniversarios históricos de los fundamentos arquitectónicos del sistema de derechos humanos: 25 años de la Declaración sobre los defensores de derechos humanos, 30 años de la Declaración y el Programa de Acción de Viena y 75 años de la Declaración Universal de los Derechos Humanos.

Y, sin embargo, también fue un año de realidades aleccionadoras y trágicas pérdidas.

Mi informe se centra en los desafíos afrontados por personas menores y jóvenes defensoras de los derechos humanos. Trabajan con idealismo, entusiasmo, compromiso personal y una incesante búsqueda de justicia.

Durante 2023, realicé numerosas consultas con personas menores y jóvenes defensoras de los derechos humanos, entre ellas una conferencia en junio en Viena, donde conocí a más de 40 de ellas. Sus contribuciones forman la base de este informe. Me gustaría agradecer a todos la cifra sin precedentes de contribuciones recibidas para documentar el informe (un total de 140), y especialmente al gobierno austriaco por facilitar y apoyar el evento de Viena.

He titulado mi informe “No solo somos el futuro”, un reflejo de algo que oí decir repetidamente a muchas personas jóvenes defensoras, que no solo sienten la carga de ser responsables por el futuro, sino que además no están recibiendo apoyo por el trabajo que están haciendo ahora para cambiar ese futuro.

Si bien, con frecuencia, son ellas quienes inician y dirigen movimientos de derechos humanos, me dijeron que:

  • no reciben un apoyo adecuado de los aliados tradicionales de derechos humanos;
  • a menudo no son tenidas seriamente en cuenta por otros miembros de la sociedad civil, ni tampoco por parte de generaciones adultas ni la sociedad en general; y
  • no se les consulta de manera significativa en materia de asuntos que las afectan.

Desde que el Consejo de Seguridad reconociera por primera vez en 2015 la importante contribución de los jóvenes para el mantenimiento y el fomento de la paz, la labor de las personas menores y jóvenes defensoras de los derechos humanos ha ido ganando reconocimiento. Pero las personas menores defensoras de derechos humanos, especialmente las niñas, afrontan una represión cada vez mayor en muchos países. Esto a menudo es más visible entre las personas que trabajan en la crisis climática, pero la magnitud de la labor realizada por niñas y niños defensores va mucho más allá de este ámbito.

Disha Ravi, una joven india defensora del clima que conocí en mi consulta con jóvenes en Viena, me dijo que había sido detenida, acusada de sedición y conspiración delictiva por su presunta implicación en compartir un conjunto de herramientas en línea con Greta Thunberg. En septiembre del año pasado, su apelación contra una condición de fianza que la obliga a pedir permiso cada vez que viaja a otro país fue rechazada por el Alto Tribunal.

Personas defensoras participantes en una huelga por el clima fueron detenidas en Uganda por aducir que la suya era una campaña política, a pesar de sus explicaciones repetidas de que su movimiento era ecologista y no político. Ocho personas jóvenes, seis de ellas menores de 18 años, fueron detenidas durante ocho horas antes ser liberadas.

Las personas defensoras menores y jóvenes casi siempre trabajan a nivel local y comunitario, fuera del marco de las organizaciones formales. Esto las hace adaptables, flexibles y ágiles a la hora de responder, pero también puede dificultar su acceso a financiación y foros de participación, incluyendo a nivel internacional, donde no ser una ONG o ECOSOC registrada podría ser un obstáculo para ser oído.

Las personas jóvenes defensoras a menudo afrontan las mismas limitaciones y violaciones que sus contrapartes adultas, pero los efectos pueden tener un mayor impacto sobre ellas.

Me contaron que estudiantes de medicina en Nicaragua fueron expulsados de universidades por ofrecer primeros auxilios a manifestantes heridos, y se les impidió que recibieran sus expedientes académicos para permitirles seguir cursando estudios en el extranjero.

El verano pasado en Viena también conocí a una niña palestina de 17 años. Contó que ya había sufrido años de amenazas por haber documentado violaciones de derechos humanos, y también que niños y niñas palestinos en la Ribera Occidental ocupada habían sido sometidos a la ley militar israelí y procesados en cortes militares sin derecho a un juicio justo ni protecciones. Y sin embargo su activismo permanecía inmutable. He pensado en ella con frecuencia desde el 7 de octubre, y en los miles de niñas y niños palestinos muertos desde entonces, niños y niñas que nunca tendrán la oportunidad de convertirse en personas defensoras de derechos humanos, y también en las decenas de niños y niñas israelíes muertos o secuestrados.

Si bien las redes sociales y las tecnologías digitales han sido ampliamente adoptadas por las personas jóvenes defensoras para movilizar, defender, organizar y publicitar, estas plataformas también pueden ser fuente de violaciones contra ellas, incluyendo vigilancia, incitación al odio, doxing y otros ataques.

Las mujeres y jóvenes defensoras de derechos humanos también afrontan la violencia, incluida la violencia sexual, a raíz de su labor de derechos humanos. Recuerdo una defensora a favor de la libre elección en Argentina, que fue agredida violentamente y aterrorizada con una cuchilla en la calle por dos hombres a causa de su trabajo. Pudo reconocer a sus agresores porque ya le habían amenazado en Instagram.

A pesar de los desafíos que afrontan, las personas jóvenes defensoras están consiguiendo resultados concretos.

Wilder Andrés Mosquera Arroyo, un defensor de 24 años de la Colombia rural, trabaja en la lucha contra el reclutamiento forzado de personas jóvenes a grupos paramilitares. Dijo, “Como organización, estamos orgullosos del hecho de que hay muy pocos jóvenes a quienes no hemos podido salvar del reclutamiento por parte de grupos armados ilegales. En nuestro trabajo, nos hemos centrado en la resiliencia… No tenemos muchas oportunidades, pero cuando las tenemos tratamos de aprovecharlas al máximo.”

Zeinab Abdullahi, una mujer defensora de 26 años de una comunidad pastoralista en Kenia dijo: “Me inicié en el activismo con 14 años. Tenía una voz y quería mostrar al mundo que podía hablar en una comunidad que me decía que no debía hacerlo. Al ser víctima de violencia basada en género, quería levantar a otras niñas y decirles que estamos juntas en solidaridad, quería darles fuerza para reunirse y hablar sobre nuestros problemas en una plataforma colectiva. Mi mayor logro fue fundar la primera organización liderada por niñas de mi provincia.”

Con motivo del 25º aniversario de la Declaración sobre los defensores de derechos humanos, encargué a la poeta Nikita Gill un poema, en el que hace referencia a aquellos que “sostienen [la] luz para que otros puedan ver el camino”.

Eso es lo que están haciendo las personas menores y jóvenes defensoras de derechos humanos. Pero necesitan protección, apoyo, aliento y reconocimiento de parte de todos los Estados que están presentes aquí hoy.

Вступительные замечания Специальной докладчицы по вопросу о положении правозащитников, Мэри Лолор

55-я сессия Совета по правам человека
12 марта 2024 года

[аудиоверсия приоритетна]


Господин Председатель, Ваши Превосходительства, друзья!

В прошлом году мы отпраздновали важные годовщины: исполнилось 25 лет Декларации о правозащитниках, 30 лет Венской декларации и Программе действий, 75 лет Всеобщей декларации прав человека — это архитектура правозащитной системы.

Но это был и год отрезвляющих событий и трагичных утрат.

Мой доклад посвящен проблемам, с которыми сталкиваются правозащитники из числа детей и молодежи. Они делают свое дело с идеализмом, энтузиазмом, самоотверженностью и неутолимой жаждой справедливости.

За 2023 год я провела множество консультаций с правозащитниками и правозащитницами из числа детей и молодежи, в том числе на июньской конференции в Вене, где я встретилась с 40 из них. То, что я узнала от них, легло в основу доклада. Я хотела бы поблагодарить каждого и каждую за беспрецедентное число ответов, полученных нами для составления доклада — их было 140. Я также отдельно благодарю правительство Австрии за помощь в организации и поддержку мероприятия в Вене.

Я назвала свой доклад «Мы — не только будущее», что отражает замечание, которое я неоднократно слышала от молодых правозащитников и правозащитниц: они не только несут на своих плечах тяжкий груз ответственности за будущее, но и не получают поддержки в своей работе, которой они занимаются прямо сейчас, чтобы изменить это будущее.

Хотя эти люди часто создают и возглавляют правозащитные движения, они рассказали мне, что:

  • они не получают адекватной поддержки от традиционных союзников по защите прав человека;
  • их часто не воспринимают всерьез другие представители гражданского общества, а также старшее поколение и общество в целом;
  • с ними не консультируются по существу по вопросам, непосредственно их касающимся.

С тех пор, как Совет безопасности в 2015 году отметил важный вклад молодежи в поддержание и содействие обеспечению мира, усилия правозащитников и правозащитниц из числа детей и молодежи получили признание. Но во многих странах дети, занимающиеся правозащитой, особенно девочки, все больше подвергаются репрессиям. Это часто особенно заметно среди тех, кто занимается вопросами изменения климата, но работа детей-правозащитников отнюдь не ограничивается этой темой.

Диша Рави, молодая индийская активистка по вопросам изменения климата, с которой я встречалась в ходе своих консультаций с молодежью в Вене, рассказала мне о своем задержании и обвинении, в том числе, в подстрекательстве к мятежу и преступном сговоре за то, что она якобы отправила онлайн-пособие Грете Тунберг. В сентябре прошлого года Высокий суд отказал ей в пересмотре меры пресечения, которая требует от нее получения разрешения на каждый выезд за границу.

Правозащитники, участвовавшие в забастовке с требованиями принятия мер против изменения климата, были арестованы в Уганде в связи с политическим характером их кампании, несмотря на их неоднократные пояснения, что их движение — экологическое, а не политическое. Восемь молодых людей, шестеро из них младше 18 лет, провели под стражей восемь часов, прежде чем их отпустили.

Правозащитники из числа детей и молодежи чаще всего работают на местном, низовом уровне, вне рамок официально зарегистрированных организаций. Это позволяет им приспосабливаться к меняющимся обстоятельствам, сохранять гибкость и быстро реагировать, но это также может лишать их доступа к финансированию и площадкам в виде различных мероприятий, в том числе на международном уровне, где отсутствие зарегистрированной НПО и консультативного статуса при ЭКОСОС может становиться препятствием для тех, кто хочет быть услышанным.

Молодые правозащитники и правозащитницы часто сталкиваются с теми же ограничениями и нарушениями прав, что и их взрослые коллеги, но это может иметь для них более серьезные последствия.

Я слышала о том, как студентов-медиков в Никарагуа отчисляют из университетов за оказание неотложной помощи пострадавшим в ходе протестов, при этом отказывая им в выдаче академических справок, необходимых для продолжения обучения за границей.

В Вене прошлым летом была одна 17-летняя палестинка. Она рассказывала о том, как уже несколько лет получает угрозы за то, что документирует нарушения прав человека, и как палестинские дети на территории оккупированного Западного берега живут в условиях введенного Израилем военного положения и предстают перед военными судами без соблюдения их права на справедливое судебное разбирательство и без гарантий его защиты. Но она продолжает заниматься активизмом без тени сомнения. Я часто думаю о ней после 7 октября, как и обо всех тысячах убитых с тех пор палестинских детей, детей, у которых никогда не будет возможности стать правозащитниками, как и у десятков убитых или похищенных израильских детей.

В то время как социальные сети и цифровые технологии широко используются молодыми правозащитниками в целях мобилизации, адвокации, организации и информирования, эти платформы могут также становиться источником нарушений их прав, включая слежку, угрозы и оскорбления, доксинг и другие посягательства.

Девочки и девушки, занимающиеся правозащитой, также сталкиваются с насилием, в том числе сексуализированым, в качестве реакции на их правозащитную работу. Я вспоминаю 15-летнюю активистку движения за репродуктивный выбор в Аргентине, на которую напали двое мужчин на улице, угрожая ей лезвием, из-за ее работы. Она смогла опознать нападавших, поскольку до этого они угрожали ей в Инстаграме.

Несмотря на эти сложности, молодые правозащитники добиваются реальных результатов.

Уилдер Андрес Москера Арройо, 24-летний правозащитник из сельского района Колумбии, занимается борьбой с насильственной вербовкой молодых людей в военизированные формирования. Он сказал: «Наша организация гордится тем, что есть очень мало молодых людей, которых мы не смогли спасти от вербовки в незаконные вооруженные формирования. В своей работе мы уделяем очень много внимания нашей жизнеспособности… У нас бывает не так много возможностей, но когда они есть, мы стараемся использовать их полностью».

Зейнаб Абдуллахи, 26-летняя правозащитница из скотоводческого поселения в Кении, рассказывала мне: «Я начала заниматься активизмом в 14 лет. У меня был свой голос, и я хотела показать миру, что могу говорить в обществе, которое сказало мне этого не делать. Как жертва гендерного насилия я хотела вдохновить других девушек и сказать им, что мы вместе, мы солидарны, хотела дать им силы объединиться и говорить о наших проблемах, имея коллективную платформу. Моим главным достижением было создание первой организации во главе с девушкой в нашей провинции».

В честь 25-летия Декларации о правозащитниках я заказала стихотворение, в котором поэт Никита Гилл пишет о тех, кто «поднимает руки с огнем, чтобы другие видели путь».

Именно это делают правозащитники и правозащитницы из числа детей и молодежи. Но они нуждаются в постоянной защите, поддержке, поощрении и признании от всех Государств, представленных сегодня здесь.

人权维护者处境问题特别报告员玛丽·劳勒介绍性发言

人权理事会第五十五届会议
2024年3月12日

[对照发言内容]


主席先生,各位阁下,朋友们,

去年,我们庆祝了重要周年纪念日——《人权维护者宣言》发表25周年、《维也纳宣言和行动纲领》发表30周年、《世界人权宣言》发表75周年——人权体系框架。

然而,这也是现实严峻和损失惨重的一年。

我的报告涉及儿童和青年人权维护者所面临的挑战。年轻人权维护者以理想主义、热情、个人承诺以及对正义的强烈追求,开展工作。

2023 年期间,我与儿童和青年维权者进行了多次磋商,包括 6 月在维也纳举行的一次会议,在会上我会见了40多名儿童和青年人权维权者。这些年轻人权维护者的意见是本报告的基础。我感谢大家为本报告提交了前所未有的140 份意见书,并特别感谢奥地利政府为维也纳会议提供的便利和支持。

我将我的报告命名为“我们不仅仅是未来”—这是我从许多年轻人权维护者那里反复听到的话,年轻人权维护者不仅感到肩负着对未来负责的重担,然而,年轻人权维护者现在为改变未来所做的工作也没有得到支持。

尽管年轻人权维护者经常发起和领导人权运动,但我被告知年轻人权维护者:

  • 没有得到传统人权盟友的充分支持;
  • 往往不受民间社会其他成员、老一代人和整个社会的重视;以及
  • 在影响年轻人权维护者的问题上,没有与这些人权维护者进行有意义的协商。

自 2015 年安全理事会首次承认青年在维护和促进和平方面的重要贡献以来,儿童和青年人权维护者的工作得到了更好的认可。但是,在许多国家,儿童人权捍卫者,尤其是女童,面临着越来越多的压制。这一点往往在从事气候危机工作的儿童中最为明显,但儿童人权维护者的工作范围远不止于此。

迪莎·拉维是我在维也纳青年咨询会上遇到的一位印度年轻的气候捍卫者,拉维告诉我因她被指控参与与格丽塔·图恩伯格分享网上工具包而被逮捕,其罪名包括煽动叛乱和共谋犯罪。去年9月,高等法院驳回了拉维对保释条件的上诉,保释条件要求迪莎·拉维每次出国都必须获得许可

参加气候罢工的维权者在乌干达被捕,理由是这些维护者的运动是政治运动,尽管这些年轻人一再解释从事的运动是环保运动而非政治运动。8位年轻人被拘留了 8 个小时才获释,其中6 位不满18 岁。

儿童和青年权利维护者通常在正式组织框架之外的地方基层工作。这使年轻人权维护者具有适应性、灵活性和快速反应能力,但也可能妨碍这些年轻人获得资金和参与论坛,包括在国际层面,没有注册的非政府组织和经社理事会的地位可能成为发表意见的障碍。

年轻人权捍卫者往往面临着与成年人权捍卫者相同的限制和侵犯,但这些限制和侵犯对年轻人权捍卫者的影响可能更大。

我听说尼加拉瓜的医科学生因为向受伤的抗议者提供急救而被大学开除,并且无法获得继续在国外学习所需的成绩单。

去年夏天,一名 17 岁的巴勒斯坦女孩也来到了维也纳。她讲述了自己多年来如何因记录侵犯人权行为而面临威胁,以及被占领西岸的巴勒斯坦儿童如何受到以色列军事法律的管辖,并在缺乏公平审判权和保护的军事法庭上受到起诉。然而,她仍然坚持行动。自 10 月 7 日以来,我经常想起她,想起自那以后被杀害的数千名巴勒斯坦儿童,想起那些永远没有机会成为人权捍卫者的儿童,以及被杀害或绑架的数十名以色列儿童。

社交媒体和数字技术已被年轻人权捍卫者广泛应用于动员、倡导、组织和推广,但这些平台也可能成为侵犯年轻人权捍卫者的源头,包括监视、仇恨言论、诽谤和其他攻击。

作为人权捍卫者的女孩和年轻女性也会因为人权工作而面临暴力,包括性暴力。我记得阿根廷一位15岁的支持堕胎权利的维护者,因为从事的工作,在街上她遭到两名男子的暴力袭击,两名男子并用剃须刀恐吓这位年轻的女性人权捍卫者。这位年轻的女性人权捍卫者之所以能认出这两名施暴者,是因为施暴者之前曾在即时电报上发出威胁。

尽管面临挑战,但年轻人权维护者正在取得实实在在的成果。

怀尔德·安德烈斯·莫斯克拉·阿罗约24岁,是一位来自哥伦比亚农村的人权维护者,致力于打击强迫年轻人加入准军事组织的行为。阿罗约说:“作为一个组织,我们感到自豪的是,很少有年轻人是我们没能从非法武装团体的招募中解救出来的。在我们的工作中,我们把重点放在复原力上……我们的机会并不多,但只要有机会,我们就会尽力而为”。

来自肯尼亚一个牧民社区26岁女性人权维护者泽纳布·阿卜杜拉希说:“我从14岁开始从事活动。我有发言权,想向世界展示,在一个不让我说话的社区里,我也可以发声。作为性别暴力的受害者,我想激励其他女孩,告诉我们女孩团结在一起,给她们力量,走到一起,在一个集体平台上讨论我们的问题。我最大的成就是在我所在的省份成立了第一个由女孩领导的组织”。

为纪念《人权捍卫者宣言》25 周年,我委托诗人尼基塔·吉尔创作了一首诗,诗中描写了那些人“举起灯让其他人能够看到道路”。

这就是儿童和青年人权维护者正在做的事情。但是,这些年轻人权维护者需要今天出席会议的所有国家给予持续的保护、支持、鼓励和承认。

الملاحظات التمهيدية للمقررة الخاصة المعنية بحالة المدافعين عن حقوق الإنسان، ماري لولور

الدورة الخامسة والخمسون لانعقاد مجلس حقوق الإنسان
12 آذار/ مارس 2024

[يُرجى التحقق لدى إلقاء البيان]


السيد الرئيس، أصحاب السعادة، أيها الأصدقاء،

لقد احتفلنا في العام الماضي بالذكرى السنوية لعدد من المعالم بالغة الأهمية – مضيُّ خمسة وعشرين عاماً على إصدار الإعلان المتعلق بالمدافعين عن حقوق الإنسان، ومضي ثلاثين عاماً على إصدار إعلان فيينا وإطلاق برنامج عمل فيينا، ومضيُّ خمسة وسبعين عاماً على إصدار الإعلان العالمي لحقوق الإنسان – الذي هو أساس منظومة حقوق الإنسان.

غير أنَّ ذلك العام كان غاصَّاً كذلك بحقائق مؤلمة وخسائر مأساوية.

يتناول تقريري التحديات التي يواجهها المدافعون عن حقوق الإنسان من الأطفال والشبان، الذين يعملون بمثالية وحماسة والتزام شخصي وسعي حثيث إلى تحقيق العدالة.

خلال عام 2023، أجريتُ العديد من المشاورات مع المدافعين من الأطفال والشبان، بما في ذلك مؤتمر عُقد في حزيران/ يونيو في فيينا، حيث التقيت بأكثر من أربعين منهم. وقد كانت المداخلات التي قدَّموها هي عماد هذا التقرير. وأود أن أشكر الجميع على المساهمات الخطية التي تلقيناها لإعداد التقرير، والتي بلغت عدداً غير مسبوق، هو مئة وأربعون مساهمة. كما أتوجه بشكر خاص إلى الحكومة النمساوية على تيسير فعالية فيينا ودعمها.

لقد أسندتُ إلى تقريري عنوان “نحن لسنا المستقبل وحسب” – وهذا تجسيدٌ لفكرة لطالما سمعتها من قبل العديد من المدافعين الشباب، الذين لا يشعرون بعبء المسؤولية عن المستقبل فقط ، بل إنهم لا يتلقون الدعم في العمل الذي يقومون به الآن لتغيير ذلك المستقبل.

وعلى الرغم من أن المدافعين الشبان كثيراً ما يكونون الفاعلين الأكثر حضوراً في تحريض حركات حقوق الإنسان وقيادتها، إلا أنهم أخبروني بأنهم:

• لا يتلقون الدعم الكافي من الحلفاء التقليديين في مجال حقوق الإنسان؛
• وكثيراً ما لا يؤخذون على محمل الجد من جانب أعضاء آخرين في المجتمع المدني، ولا من قبل الأجيال الأكبر سناً والمجتمع ككل؛ و
• بأنهم لا يُستشارون بشكل هادف في الشؤون التي تؤثر عليهم.

منذ أن اعترف مجلس الأمن لأول مرة في عام 2015 بالمساهمة المهمة للشباب في صون السلام وتعزيزه، تم الاعتراف بعمل المدافعين من الأطفال والشبان بشكل أفضل. غير أنَّ الأطفال المدافعين عن حقوق الإنسان، وبخاصةٍ الفتيات، يواجهون قمعاً متزايداً في العديد من البلدان. ويغلب أن يكون هذا أكثر وضوحاً بين العاملين في مجال أزمة المناخ، ولكن حجم العمل الذي يقوم به المدافعون من الأطفال يتجاوز هذه القضية إلى كثير مما عداها

أخبرتني ديشا رافي، وهي مدافعة هندية شابة تعمل على قضايا المناخ، التقيتُ بها خلال مشاورتي الشبابية في فيينا؛ كيف تم اعتقالها بتهم تشمل إثارة الفتن والتآمر لارتكاب جرم، بسبب ما زُعم من ضلوعها في مشاركة عُدَّة رقمية بواسطة الإنترنت مع غريتا ثونبرج. وفي أيلول/ سبتمبر من العام الماضي، رفضت المحكمة العليا استئنافها ضد شرط الكفالة الذي يفرض عليها استصدار إذن في كل مرة تسافر فيها إلى الخارج

تم اعتقال مدافعين مشاركين في إضراب يتعلق بالمناخ في أوغندا بدعوى أن حملتهم كانت سياسية، على الرغم من تبيانهم بشكل متكرر أن حركتهم كانت بيئية وليست سياسية. وتم احتجاز ثمانية شبان، ستة منهم دون سن الثامنة عشرة، لمدة ثماني ساعات، قبل إطلاق سراحهم

يعمل المدافعون من الأطفال والشباب في معظم الأحيان على المستويات الشعبية المحلية، خارج إطار المنظمات الرسمية. ومن شأن هذا أن يجعلهم أقدر على التكيف وأكثر مرونة وأسرع استجابة، غير أنَّه قد يعيقهم أيضاً عن الوصول إلى التمويل ومحافل المشاركة، بما في ذلك على المستوى الدولي، حيث قد يكون افتقادهم إلى منظمة غير حكومية مسجلة وإلى صفة لدى المجلس الاقتصادي والاجتماعي عائقًا يحول دون إيصال أصواتهم

غالباً ما يواجه المدافعون الشبان عن حقوق الإنسان القيود والانتهاكات ذاتها التي يواجهها نظراؤهم البالغون، إلا أنَّ تأثيراتها يمكن أن تؤثر عليهم بشكل أكبر

لقد استمعت إلى أنباء عن طرد طلبة الطب في نيكاراغوا من الجامعات بسبب تقديمهم الإسعافات الأولية إلى المتظاهرين المصابين، وقد مُنعوا من الحصول على البيانا الأكاديمية التي يحتاجون إليها لمواصلة دراساتهم في الخارج

وحضرت إلى فيينا الصيف الماضي أيضاً فتاة فلسطينية تبلغ من العمر سبعة عشر عاماً، وتحدثت عن تعرضها إلى التهديدات طوال سنوات بسبب توثيقها انتهاكات حقوق الإنسان، وعن إخضاع الأطفال الفلسطينيين في الضفة الغربية المحتلة إلى القانون العسكري الإسرائيلي، ومحاكمتهم أمام محاكم عسكرية تعوزها معايير المحاكمة العادلة والحماية. غير أنها ظلت صامدة في نشاطها الحقوقي مع ذلك. لقد فكرت بها كثيراً منذ السابع من أكتوبر/ تشرين الأول، وفي آلاف الأطفال الفلسطينيين الذين قُتلوا منذ ذلك الحين، وفي الأطفال الذين لن تتاح لهم الفرصة أبداً لأن يصبحوا مدافعين عن حقوق الإنسان، فضلاً عن عشرات الأطفال الإسرائيليين الذين قتلوا أو اختطفوا

وفي حين أن المدافعين الشبان قد تبنىوا وسائل التواصل الاجتماعي والتقنيات الرقمية على نطاق واسع لاستخدامها لغايات التعبئة والمناصرة والتنظيم والإعلام، فإن هذه المنصات عينها يمكن أن تكون مصدراً لارتكاب الانتهاكات ضدهم، بما في ذلك المراقبة وخطاب الكراهية والتشهير وغيرها من صنوف التعديات

تواجه الفتيات والشابات المدافعات عن حقوق الإنسان العنف بدورهن، بما في ذلك العنف الجنسي، بسبب عملهن في مجال حقوق الإنسان. إنني أتذكر مدافعة من الأرجنتين تبلغ من العمر خمسة عشر عاماً، تناصر حق المرأة في الاختيار (أي خيار الاحتفاظ بالجنين أو الإجهاض)، تعرضت إلى هجوم عنيف وتم ترهيبها بأداة حادة في الشارع من قبل رجلين بسبب عملها. وقد تمكنت من التعرف على الجُناة لأنهما سبق أن هدداها على منصة إنستغرام

على الرغم من التحديات الجمَّة، فإنَّ المدافعين الشبان يحرزون نتائج حقيقية

ويلدر أندريس موسكيرا أرويو، مدافعٌ عن حقوق الإنسان يبلغ من العمر أربعة وعشرين عاماً من ريف كولومبيا، يعمل على مكافحة التجنيد القسري للشباب في الجماعات شبه العسكرية. وقال: “إننا كمنظمة فخورون بحقيقة أن ثمة عدداً ضئيلاً من الشباب ممن لم نوفق إلى إنقاذهم من التجنيد من قبل الجماعات المسلحة غير الشرعية. لقد اعتنينا في عملنا بجانب المرونة… إننا لا نملك الكثير من الفرص، لكنها عندما توانينا نتحيَّن الاستفادة منها إلى أقصى حد”.

وقالت زينب عبد اللهي، وهي مدافعة عن حقوق الإنسان تبلغ من العمر ستة وعشرين عاماً من مجتمع رعوي في كينيا: “لقد بدأت النشاط الحقوقي في سن الرابعة عشرة. لقد كان لي صوت، وأردت أن أبيِّن للعالم أنني أستطيع أن أتكلم في مجتمع أمرني بألا أفعل. وبسبب من كوني ضحية للعنف القائم على الجنس، أردت أن أشجع الفتيات الأخريات وأقول لهن إننا متضامنات معاً، وأن أمنحهن القوة للعمل سوياً والتحدث عن مشاكلنا على منصة جماعية. وكان أعظم إنجاز لي هو تأسيس أول منظمة تقودها الفتيات في مقاطعتي”.

لقد دعوتُ إلى كتابة قصيدة بمناسبة الذكرى الخامسة والعشرين لإصدار الإعلان المتعلق بالمدافعين عن حقوق الإنسان، وذكر الشاعر نيكيتا جيل عن هؤلاء الذين “يحملون المشاعل لكي يتمكن الآخرون من أن يبصروا الطريق”.

إنَّ هذا هو ما يقوم به المدافعون عن حقوق الإنسان من الأطفال والشبان، لكنهم في حاجة إلى الحماية والدعم والتشجيع والاعتراف المستمر من جميع الدول الحاضرة هنا الي

 


Actions

Submit Information

Submit confidential information on a HRD at risk

Communications and Press Releases

How do communications and press releases work?

Contact Mary

Request a meeting with Mary or her team